HYPO QUOI ?
Afin de comprendre ce qu'est l'entraînement en hypoventilation,
les pages qui suivent vous proposent:
1)
La définition de l'hypoventilation
2)
Un petit historique de l'entraînement en hypoventilation
3)
Une réponse aux questions les plus fréquentes (FAQ)
1) L'hypoventilation, qu'est-ce que c'est?
John West, le grand spécialiste de
physiologie respiratoire américain, définit l'hypoventilation
comme "un niveau de ventilation alvéolaire insuffisant qui ne
permet pas de maintenir les concentrations en oxygène (O2)
et en dioxyde de carbone (CO2)
à des valeurs normales". En résumé, on ne respire pas assez. La
quantité d'air qui arrive au niveau des poumons, et plus
précisément dans les alvéoles, est diminuée.
L'hypoventilation
peut trouver son origine dans de nombreuses causes médicales :
dépressions des centres respiratoires par les médicaments,
maladies du bulbe rachidien ou des muscles respiratoires, ou
encore obstruction des voies aériennes. Elle se rencontre
également chez certains sujets obèses, somnolents et boulimiques.
En
dehors de ces causes, une hypoventilation peut aussi se produire
lorsqu'on décide volontairement de moins respirer. On parle
alors d'hypoventilation volontaire.
Ainsi,
l'entraînement en hypoventilation est une méthode qui consiste à
s'entraîner en limitant la quantité d'air
qui arrive aux poumons.
Concrètement, la technique
s'applique en
réalisant, en
cours d'exercice, de courts blocages respiratoires précisément
dosés.
En
fonction de la façon dont sont effectués les blocages
respiratoires, on peut distinguer deux types d'hypoventilation :
à haut volume pulmonaire ou à bas volume pulmonaire.
L’hypoventilation à haut volume pulmonaire consiste à conserver
un maximum d’air dans les poumons pendant les blocages
respiratoires. Pour ce faire, il faut bloquer sa respiration
juste après avoir inspiré (Figure A).
Au
contraire, lors de l’hypoventilation à bas volume pulmonaire,
les blocages respiratoires se font lorsque les poumons ont été
partiellement vidés de leur air. Pour effectuer ce type
d'hypoventilation, il faut donc d'abord réaliser une expiration,
puis bloquer sa respiration quelques secondes. C'est la
technique du "expirer-bloquer" (Figure B).
Les études scientifiques
réalisées au cours de ces dix dernières années ont montré que seule l'hypoventilation à
bas volume pulmonaire, c'est à dire la technique du
expirer-bloquer, permet d'obtenir à la fois une augmentation des
concentrations en CO2 (effet hypercapnique) et une chute de l'O2
dans le sang et dans le muscle, c'est à dire un effet hypoxique.
Ce double
effet hypoxique et hypercapnique est indispensable pour induire
des adaptations physiologiques qui permettent d'améliorer la
performance.
L'hypoventilation à haut volume pulmonaire, qui a été appliquée
pendant plusieurs dizaines d'années par les nageurs ou par les
coureurs, n'entraîne quant à elle qu'une augmentation des
concentrations en CO2.
Lorsque la technique du expirer-bloquer est appliquée
correctement, il est possible d'obtenir une baisse de
l'oxygénation du sang comparable à ce qu'on aurait à des
altitudes supérieures à 2000
m
Niveau d'oxygénation du sang et
altitude virtuelle correspondante à la fin d'un exercice réalisé
au niveau de la mer en respiration normale (RN) et en
hypoventilation volontaire à haut (HVhaut) ou bas (HVbas)
volume pulmonaire
(Un peu d'histoire)
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